Diversité des points de vue face à l’empreinte carbone de la recherche en partenariat avec les Suds

Viewpoint diversity on the carbon footprint of research in partnership with the global South

¹ Approches intégratives de la santé, Université de Montpellier, UAR MSH-SUD, Montpellier, France
² Anthropologie de l’environnement, IRD, UMR SENS, Montpellier, France
³ Géoagronomie, IRD, UMR SENS, Montpellier, France
⁴ Économie écologique, CIRAD, UMR SENS, Montpellier, France
⁵ Ethnoécologie, IRD, UMR SENS, Montpellier, France
⁶ Ethnoécologie, IRD, UMR SENS, Montpellier, France
⁷ Socio-économie, CIRAD, UMR SENS, Montpellier, France
⁸ Agronomie, CIRAD, UMR AGAP, Montpellier, France
⁹ Ethnoécologie, CIRAD, UMR SENS, Montpellier, France
¹⁰ Biostatistiques, CIRAD, UMR ASTRE, Montpellier, France
¹¹ Agropolis International, Montpellier, France
¹² Agronomie et ethnoécologie, CIRAD, UMR SENS, Montpellier, France

^* Auteur correspondant : mpoupaud@protonmail.com

Résumé

Le secteur de la recherche est responsable d’émissions de gaz à effet de serre, avec en France des variations entre les disciplines, laboratoires et individus, au-delà d’un apparent consensus sur le changement climatique et les transformations des pratiques qu’il requiert. Dans la recherche en partenariat avec les Suds, les déplacements – notamment le transport aérien – représentent un poste majeur d’émissions de gaz à effet de serre. Pour explorer les spécificités de cette recherche, nous mobilisons une méthodologie associant un questionnaire en ligne, des entretiens semi-directifs et une saynète de théâtre-forum. L’étude montre que la recherche en partenariat avec les Suds implique, d’une part, un continuum de pratiques individuelles de déplacement et, d’autre part, une attente largement partagée de réduction de son empreinte carbone, avec toutefois des points de vue variés sur la manière de concrétiser cet objectif. D’où la nécessité d’espaces de réflexion, concertation et coconstruction impliquant les partenaires des Suds.

Abstract

The research sector is responsible for greenhouse gas emissions, with variations in France between disciplines, laboratories and individuals beyond an apparent consensus on climate change and the transformations in research practices it requires. This paper explores the specificities of research conducted in partnership with the global South, which is strongly represented in Montpellier and relies a lot on air travel to and from partner countries. To do so, we use a methodology combining an online questionnaire, semi-structured interviews and a theatre-forum play. This original combination of approaches allows us to highlight that research conducted in partnership with the global South implies, on the one hand, a continuum of individual travel practices, and on the other, a widely shared expectation of reducing this sector’s carbon footprint, but with varied views on how and at what level (individual, collective, institutional) to promote more sober research. The study also reveals that numerous factors influence existing individual limitations of travel to the global South, with personal ones often prevailing over environmental thinking. We argue that these personal situations and realities must be taken into account in future adjustments of research policies, while spaces of dialogue are necessary to co-construct North-South research partnerships that are both more sustainable and more equitable.