Numéro |
Natures Sciences Sociétés
Volume 14, Numéro 3, Juillet-Septembre 2006
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Page(s) | 269 - 277 | |
Section | Article | |
DOI | https://doi.org/10.1051/nss:2006038 | |
Publié en ligne | 5 octobre 2006 |
Dossier Engagement public des chercheurs. Quelques pistes pour un statut juridique du chercheur lanceur d'alerte
On scientific whistleblowers: legal remarks and proposals
1
Juriste, Centre de recherche en droit des sciences et des techniques,
UMR 8103, CNRS/Université Paris 1, 16 rue de l'Abbé Carton,
75014 Paris, France
2
Juriste, Centre de recherche en droit des sciences et des techniques,
UMR 8103, CNRS/Université Paris 1, 21 bis rue Pasteur, 92290 Malakoff,
France
Auteur de correspondance : noiville@univ-paris1.fr
Du principe de précaution au renforcement de l'information du public, du souci de démocratie scientifique à celui de bon gouvernement des risques, tout un ensemble d'évolutions récentes ou en cours convergent vers un même constat : l'intérêt public gagne à ce que tout chercheur qui décèle un danger pour la santé ou l'environnement lance l'alerte. Or, sous l'effet d'une quasi-mécanique, bien mise en relief par certains sociologues, l'alerte peut être enterrée, voire étouffée, et son auteur licencié ou mis au placard par une majorité silencieuse préférant le faire taire, par prudence scientifique ou par intérêt économique. Quelle protection convient-il d'accorder au lanceur d'alerte ? Bien qu'elle paraisse relever de l'essence même du travail de recherche, la liberté d'expression est loin d'être à la hauteur des enjeux et doit être confortée par un dispositif spécial, à concevoir de toutes pièces.
Abstract
Precautionary principle, public right to know, scientific democracy or efficient risk governance, all these current evolutions lead to one and the same observation, viz. for public interest reasons, it is necessary that researchers widely disclose any ecological or sanitary risk they discover through their research. In fact, numerous mechanisms have been set up to this end in the last decade. Yet, "blowing the whistle" remains a risky enterprise. Researchers often have to bear the brunt of their action, as reported by numerous scientists and analysed by some sociologists. For reasons of scientific caution or for economic reasons, their warnings are buried and forgotten. Worse: some of them are fired and sometimes banished and victimized. Should whistleblowers then be protected and, if yes, how? Although researchers have a right to freedom of expression, this freedom is far from being sufficient in practice, although recent law cases have sometimes recognized it as crucial in scientific fields when ecological or public health issues are at stake. As such rulings are still in the embryonic stage, specific legal rules need to be devised. On the basis of recent laws and regulations adopted in this perspective by several foreign states in recent years, the present article makes some proposals that attempt to articulate two major requirements: protecting true whistleblowers while preventing the growth of an "alert society".
Mots clés : alerte / liberté d'expression / obligation de réserve / clause de confidentialité / droit
Key words: whistleblowing / freedom of expression / confidentiality / law
© NSS-Dialogues, EDP Sciences, 2006
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