Penser l’arrimage entre métabolisme et sociétés. Éléments pour un recadrage épistémologique de l’école d’écologie sociale viennoise

Rethinking associations between metabolism and societies. Elements for an epistemological reframing of the Viennese School of Social Ecology

Sociologie, Université du Québec à Montréal, Atelier d’écologie sociale du capitalisme avancé (ESCA), Montréal, Canada

^* Auteur correspondant : joanie_ouellette@hotmail.com

Résumé

Combinant sciences naturelles et sociales, l’écologie sociale de l’École de Vienne surmonte l’opposition historique entre ces disciplines. En contraste avec les approches économiques classiques, l’École de Vienne met en avant le concept de métabolisme social, dans le cadre d’une analyse considérant les flux de matière et d’énergie et les mécanismes assurant la reproduction de la société. Or, l’avancement de la recherche métabolique souffre jusqu’à présent du fait que la notion de société ait été insuffisamment théorisée. Cet article propose de pallier cette lacune épistémologique en situant la médiation symbolique dans l’appropriation sociale de la nature. La démarche empruntée a pour fil rouge la sociologie dialectique, et jette un éclairage théorique, 1) sur la médiation de la société dans le rapport humain à la nature, et 2) sur le rôle du symbolique dans la reproduction de la société.

Abstract

By combining natural and social sciences, the Vienna School of Social Ecology manages to bridge a historically significant epistemological rift. Contrasting with the focus of classical economics on monetary transactions, the Viennese school focuses instead on the physical flows that constitute an economy. The throughputs of matter and energy required by a society, characterized as flows entering and exiting the social body, forms a society’s metabolism. Developed as an indictment of economic reductionism, the analysis of the mechanisms of social metabolism integrates a more diverse set of social theories in its practice, which aim for interdisciplinarity. While the benefits of this approach to environmental research are undeniable, the mobilization of social sciences so far lacks depth. The objective of this article is to offer an epistemological framework of society able to incorporate the importance of symbolic mediations of the social relations to nature into the Viennese approach. To do so, we first look at how society mediates the relation between humans and nature. We then examine the role symbolism plays in society’s reproduction. This conceptualization allows us to suggest new theoretical considerations for further research in social ecology.