La création du parc naturel marin de Martinique : entre concertation et fragmentation

The creation of the Marine Nature Reserve of Martinique: between preservation and fragmentation

¹ Géographie, Aix-Marseille Université, IRD, UMR151 LPED, Marseille, France
² Droit, CNRS, Université des Antilles, UMR8053 LC2S, Fort-de-France, Martinique
³ Sciences politiques, CNRS, Université des Antilles, UMR8053 LC2S, Fort-de-France, Martinique
⁴ Géographie, CNRS, Université des Antilles, UMR8053 LC2S, Fort-de-France, Martinique
⁵ Sociologie de l’environnement, Aix-Marseille Université, IRD, UMR151 LPED, Marseille, France

^* Auteur correspondant : Hubert.mazurek@ird.fr

Reçu : 16 Septembre 2017
Accepté : 23 Octobre 2018

Résumé

Le processus de concertation puis de création du parc naturel marin de Martinique a fait l’objet d’une analyse à partir de la participation de deux classes d’acteurs : les pêcheurs et les mouvements associatifs. Alors que l’objectif même du parc est de construire un consensus sur la nécessité de la conservation du milieu marin et d’y associer des outils de gestion concertée, la concertation a de fait fragmenté ces groupes d’acteurs. Le point de vue du législatif et du politique conforte cette analyse. Il montre les limites de ces approches et la nécessité d’une intégration plus efficace des secteurs sociaux et productifs pour la construction d’un projet territorial. La fragmentation des acteurs accroît de fait la vulnérabilité de la gouvernance de ces zones marines et littorales, à l’encontre des objectifs de protection et de conservation.

Abstract

The Marine Nature reserve of Martinique was established in 2017 by the French Ministry of the Environment following a dialogue process which lasted 5 years. This article makes a first analysis of this process on the basis of two groups of actors: the fishermen and the associative movements. While the objective of the Park is to build a consensus on the need to preserve the marine environment, associating tools for a joint management in the process, the dialogue in fact split up these groups of actors. Both types of actors were de facto excluded from the dialogue process; the fishermen because of poor communication which marginalized them and the integration of their knowledge in the discussion and the associations because of a substitution of their skills by those of the State services. The point of view of legislative and political actors consolidates this analysis; it shows the limits of these approaches towards a normalized participation process and the necessity of a more effective integration of the social and productive sectors for the construction of a territorial project. The fragmentation of the actors involved increases de facto the vulnerability of the governance of these marine and littoral zones, and runs counter to the protection and preservation objectives.