Après une première séance avec Guillaume Lecointre (Professeur au MNHN) en décembre 2023, deux autres séances du séminaire « Penser, chercher, agir avec le vivant » sont actuellement programmées en 2024. Elles s’inscrivent dans un cycle organisé à l’initiative de l’association NSS-Dialogues, support de la revue Natures Sciences Sociétés, dans le cadre de ses activités d’animation sur des sujets d’intérêt pour la communauté scientifique concernée par les questions aux interfaces entre sociétés et environnement. Ainsi, cette animation propose un séminaire interdisciplinaire bimestriel dédié à la dialectique de l’unité et de la diversité du vivant dans les approches de la crise du présent. Le texte complet de présentation du séminaire est disponible dans les pages « Association » de la revue (NSS, 30, 2).

Séance du 7 février 2024 - Université Paris-Saclay (13h30–16h30)

La formation à la transition écologique des étudiants et personnels de l’enseignement supérieur en France est devenue, depuis la remise du rapport du groupe de travail piloté par Jean Jouzel et Luc Abbadie en juillet 2020, un sujet d’actualité au sein des établissements de l’enseignement supérieur. Ces enjeux de formation à la transition écologique s’ancrent toutefois dans des pratiques anciennes, développées dans le cadre de formations dédiées, en premier comme en second cycle. L’association NSS-Dialogues s’intéresse de longue date à ces questions, ayant organisé dès février 2007 une journée intitulée « Les formations interdisciplinaires : expériences, problèmes, perspectives ». La 2^e séance du séminaire « Penser, chercher, agir avec le vivant » vise à ouvrir le débat, sous la forme de deux tables rondes, pour faire le bilan des expériences déjà conduites et souligner l’urgence de formations adaptées à des actions, pour que les étudiants et personnels de l’enseignement supérieur s’impliquent concrètement, à leur échelle, dans les dynamiques de transition écologique et solidaire.

Programme

Introduction et animation – Sébastien Caillault (géographe, Institut Agro Rennes Angers), Nathalie Frascaria-Lacoste (écologue, AgroParisTech) et Olivier Petit (économiste, Université d’Artois) pour NSS-Dialogues.

Première table-ronde : former à la transition écologique – quels cadrages, quels héritages pour prendre en compte la diversité du vivant ?

Avec la participation de :

• Valérie Boisvert (économiste, Vice-doyenne aux affaires académiques, Directrice de l’école des Géosciences et de l’environnement [GSE], Faculté des Géosciences et de l’environnement, Université de Lausanne) ;

• Jane Lecomte (écologue, Université Paris Saclay) ;

• Alessia Lefébure (sociologue, directrice de l’Institut Agro Rennes Angers).

Deuxième table-ronde : former à la transition écologique - quels retours d’expériences, quelles perspectives pour le passage à l’action ?

Avec la participation de :

• Vivien Bourgeon (Ingénieurs sans frontières, groupe Agriculture et souveraineté alimentaire) ;

• Cécile Blatrix et Bruno Villalba (politistes, responsables de la Dominante d’Approfondissement Science politique, écologie et stratégies [SPES] à Agro-ParisTech) ;

• Roxane Sansilvestri (Responsable Formations et accompagnement des établissements d’enseignement supérieur, Campus de la transition) ;

• et des représentants étudiants d’AgroParisTech.

Séance du 23 mai 2024 – Muséum national d’histoire naturelle (10h–12h30)

Conférence d’Élise Demeulenaere (anthropologue, Centre Alexandre Koyré, EHESS-CNRS-MNHN)

Au cœur du triptyque Natures, Sciences, Sociétés – Introspection sur la recherche interdisciplinaire et participative dans le domaine de l’écologie

Pour nombre de chercheurs s’identifiant à la revue NSS, travailler au cœur du triptyque Natures, Sciences, Sociétés implique la pratique d’une forme d’interdisciplinarité pour traiter des questions environnementales, dans des dispositifs de recherche impliquée labellisés ou non « participatifs ». L’interdisciplinarité est source d’incompréhensions et de frustrations, mais celles-ci sont d’autant plus dépassables que l’ensemble des partenaires partagent un horizon normatif, et des liens d’amitié. Une autre difficulté émerge des différences entre postures de recherche. Par exemple, les chercheurs en sciences sociales qui pratiquent la recherche participative revendiquent souvent une posture inspirée du pragmatisme, de co-enquêteur au sein d’un collectif d’enquête. Ainsi, ils renoncent au principe de « rupture épistémologique » assumée par la sociologie bourdieusienne ; ils rejettent la position de surplomb associée à l’héritage colonialiste de l’anthropologie. Une telle mise à plat de la hiérarchie des savoirs est-elle partagée par l’ensemble des chercheurs ? Certains ne risquent-ils pas d’y voir une remise en cause de leurs savoirs, d’autant que la configuration sociopolitique et technique contemporaine est propice aux « vérités alternatives » ? Dans un moment où la crise écologique s’accélère, comment fonder une interdisciplinarité étendue aux mondes non académiques qui reconnaisse la complémentarité des savoirs sans jamais nier les domaines d’expertise des uns et des autres ?

Animation – Vincent Leblan (anthropologue, UMR PALOC IRD-MNHN-CNRS)

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