Vie de la recherche

Analyse des résultats de l’appel à proposition de recherches du programme Primequal-Predit « L’évaluation et la perception de l’exposition à la pollution atmosphérique : une interrogation sociétale »

Main results of the Primequal-Predit research program “Assessment and perception of air pollution exposure: the contribution of social sciences”

¹ Philosophe et sociologue, FRACTAL, 75012 Paris, France
² Rédacteur en chef de la revue Pollution atmosphérique, APPA, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France
³ Géographe, Université Lille 1 et APPA, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France

Auteur correspondant : I. Roussel, Isaroussel69@aol.com

Résumé

Le programme Primequal, consacré à l’étude de la qualité de l’air à l’échelle locale, a été créé en 1995 par le ministère en charge de l’Environnement et l’ADEME. Pluridisciplinaire, il s’est essentiellement consacré aux aspects physicochimiques et sanitaires de la pollution atmosphérique. Les sciences humaines et sociales, bien que régulièrement conviées à y prendre part, sont cependant longtemps restées en retrait. Pour répondre à ce manque, a été mis sur pied en 2004 un appel à propositions de recherches qui leur était entièrement consacré. Celui-ci a permis le financement de huit projets dont les résultats sont présentés et discutés ici. Selon les auteurs, l’un des aspects les plus nets mis en évidence par ces recherches est le hiatus persistant entre l’approche institutionnelle de la problématique de la qualité de l’air, essentiellement centrée sur la surveillance et l’encadrement administratif du dispositif national, et le manque d’appréhension concrète, d’implication des populations, lié au déficit de gouvernance face à une question à laquelle elles sont par ailleurs très sensibles et dont elles redoutent les effets sanitaires.

Abstract

The Primequal research program, aimed at studying air quality at the local scale, was initiated in 1995 by the Ministry in charge of the Environment and by ADEME (French Environment and Energy Management Agency). Designed as a multidisciplinary program, it centered chiefly on the physico-chemical and sanitary aspects of air pollution. Human and social sciences, though regularly invited to participate in the program, have remained little involved. To overcome this problem, a special call for research wholly dedicated to the field was set up in 2004. Eight projects, whose results are briefly summarized and discussed in this paper, were funded. For the authors, one of the main findings of this research is the remaining gap, due to poor governance, between the institutional approach to air quality based on monitoring and administrative overseeing and the population’s lack of grasp and involvement regarding an issue to which they are, however, highly sensitive and whose sanitary implications they are strongly aware of.