Une gestion durable des espèces animales est-elle possible avec des catégories naturalisées ?

Can wildlife species be sustainably managed on the basis of existing legal categories?

¹ Sociologue, Centre de recherche et d'études sociologiques appliquées de la Loire, CNRS, UMR 5043, 6 rue Basse-des-Rives, 42023 Saint-Étienne cedex 2, France
² Anthropologue, UR MONA, INRA, 65 boulevard de Brandebourg, 94205 Ivry-sur-Seine cedex, France

Auteur de correspondance : andre.micoud@univ-st-etienne.fr

Résumé

Prenant au sérieux, à la lettre même, les objectifs affichés par le colloque « Gestion durable des espèces sauvages ; approches biologique, juridique et sociologique », organisé par l'ONCFS en novembre 2004 qui, pour une gestion durable, souhaitait ouvrir la question du fondement des statuts des espèces animales, les auteurs constatent d'abord le caractère indiscuté de cet impératif de gestion. À partir de quoi, et comme une hypothèse interprétative, ils posent la question de savoir si, parce qu'elle revient à faire durer des antagonismes issus d'un temps où la durabilité n'était pas encore à l'ordre du jour, la "naturalisation" des catégories juridiques réglant les formes d'action, n'est pas le principal obstacle à l'objectif recherché.

Abstract

 Taking literally the stated objectives of the symposium on “Sustainable Management of Wildlife Species: Biological, Legal and Sociological Approaches” organised in November 2004, which aimed to raise the question of the foundations of the legal status of wildlife species, the authors note the undisputed character of this management imperative. On this basis and as an interpretative hypothesis they examine whether the “naturalisation” of the legal categories in which wildlife species are entered and which regulate action regarding them, is not the main obstacle to the objective sought by sustaining antagonisms stemming from a time when sustainability was not a matter for concern.