Open Access
Issue
Nat. Sci. Soc.
Volume 25, Number 4, October-December 2017
Dossier « Des recherches participatives dans la production des savoirs liés à l’environnement »
Page(s) 452 - 453
Section Association NSS-Dialogues – NSS-Dialogues association
DOI https://doi.org/10.1051/nss/2018014
Published online 27 March 2018

Il y a une dizaine d’années, l’association NSS-Dialogues se lance dans une réflexion sur les questions des relations sciences-société et du dialogue entre chercheurs et citoyens, avec l’idée, pour les porteurs de cette réflexion, de déclencher aussi la publication de textes dans la revue NSS.

Avec le soutien financier du ministère de l’Environnement dans le sillage du Grenelle de l’environnement, NSS-D s’associe avec six autres associations (Association science technologie société, association 4D [Dossiers et débats pour le développement durable], Fondation Sciences citoyennes, Société d’écologie humaine, association Développement durable et territoires, Vivagora) pour organiser le Forum des associations « Repenser le développement : la société civile s’engage » (Cité internationale universitaire de Paris, 20-22 janvier 2011) dont l’objectif était de rassembler les acteurs associatifs qui œuvrent à coconstruire un autre modèle de développement et de société.

À l’issue de ce forum qui a réuni une centaine d’associations et plus de 500 participants, Marcel Jollivet entreprend de dépouiller et d’exploiter le matériau des conférences, ateliers et prises de paroles multiples et hétérogènes, ce qui le mène à la rédaction du document Pour une transition écologique juste. Voix citoyennes croisées1, composé d’une synthèse et d’un abécédaire des citations, et à la publication de l’ouvrage Pour une transition écologique citoyenne2.

Parallèlement, le ministère de l’Environnement donne une place significative aux recherches coopératives entre associations d’environnement et chercheurs à travers les programmes REPERE 1 et 2 ; NSS-D est partenaire du ministère, dans l’accompagnement des recherches sélectionnées (avec notamment le bureau d’études AScA, l’association Sciences citoyennes…). NSS-D y acquiert une compétence spécifique en matière de construction, de conduite et d’évaluation de projets de recherche, et participe à la création de connaissances dans le contexte si particulier de la transdisciplinarité : elle s’implique ainsi largement dans la préparation du colloque final de l’appel d’offres REPERE 2, « Les recherches participatives pour la transition écologique » qui aura lieu le 27 juin 2018 à la MSH Paris Nord.

La revue NSS, pour sa part, s’intéresse aussi à ces questions, au point de publier aujourd’hui un dossier sur les recherches participatives (voir dans ce même numéro les textes du dossier « Des recherches participatives dans la production des savoirs liés à l’environnement »).

Mais NSS-D prend vite conscience que le contexte politique et institutionnel n’est pas favorable à l’émergence, à la formulation, au développement et à l’efficience de ces recherches participatives. Aussi, elle rejoint en 2012, dès sa constitution, un groupe d’associations et de laboratoires – préfigurant l’Alliance sciences sociétés (Alliss) – qui, dans la perspective de l’élaboration de la nouvelle loi sur la recherche et l’enseignement supérieur (2013), réfléchit à forcer les verrous qui freinent ces travaux coopératifs.

Après une action efficace dans l’adoption d’amendements à cette loi, ouvrant un meilleur avenir pour l’étude des interactions sciences-société, un colloque-forum « Réinventer l’alliance sciences sociétés », organisé par l’association Alliss, se tient à Paris du 7 au 9 janvier 2015. Le succès de cette manifestation (collaboration de 150 associations, 1 000 participants, nombreux intervenants internationaux) finit de convaincre les promoteurs d’Alliss de pérenniser l’Alliance et de lui donner des objectifs ambitieux pour contribuer au développement des coopérations entre la société civile et les établissements de recherche.

Parallèlement, le climat institutionnel vis-à-vis des relations sciences-société étant meilleur, certains dossiers sous la responsabilité d’organismes de recherche ou de ministères sont menés en étroite collaboration avec Alliss : il en est ainsi de la mission sur les sciences participatives confiée à François Houllier par le ministère de la Recherche (2015-20163), de la charte française des sciences et recherches participatives (mars 20174), de l’émergence du programme de recherches sur les risques chroniques ORRCH (initié par l’Ineris, l’IRSN et l’Inra dans le cadre d’Alliss)…

Appuyée par le ministère de la Recherche et par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, Alliss rassemble en 2016-2017 des forces très larges et très engagées pour rédiger un Livre Blanc. Prendre au sérieux la société de la connaissance5, qui est présenté le 27 mars 2017 à l’Assemblée nationale ; les suites, instruites en collaboration avec le ministère chargé de la vie associative et le ministère de la Recherche, s’attachent à mener trois types d’actions :

  • mieux connaître et reconnaître le tiers secteur de la recherche ;

  • explorer et mobiliser les dispositifs budgétaires, financiers et fiscaux existants ;

  • proposer des modes d’organisation institutionnelle pour favoriser le développement du champ sciences-société.

La participation de NSS-D à ces travaux lui a permis de renforcer son réseau de partenaires (chercheurs, acteurs, responsables de politiques publiques locales et nationales) et de participer aux débats d’orientation stratégique et politique concernant les relations sciences-société (en s’appuyant sur ses compétences en matière de formation des différents acteurs et en matière d’évaluation des projets de recherches participatives).

Alliss fonctionne par groupes de travail autonomes rapportant régulièrement au conseil d’administration ; NSS-D y a particulièrement investi les groupes travaillant sur la formation et l’intermédiation6.

Dans toutes ces activités, on peut souligner la permanence dans le temps, depuis le Forum des associations en 2011 jusqu’à aujourd’hui, des réflexions et des propositions de NSS-D à propos de la « transdisciplinarité », privilégiant le travail en commun avec des collectifs très divers : l’écoute de l’autre, la prise en compte de son tempo, le défi de la coconstruction sont des questions-clés, et NSS-D espère contribuer par ses compétences à ce nécessaire développement des recherches participatives, chantier sensible des débats démocratiques.


1

Jollivet M. (Ed.), 2015. Pour une transition écologique juste. Voix citoyennes croisées, Paris, NSS-Dialogues, http://www.nss-dialogues.fr/IMG/pdf/Pour_une_transition_e_cologique_juste-_Voies_citoyennes_croise_es.pdf.

2

Jollivet M., 2015. Pour une transition écologique citoyenne, Paris, Éditions Charles Léopold Mayer.

3

http://www.sciences-participatives.com ; voir aussi dans ce numéro le texte de F. Houllier, P.-B. Joly et J.-B. Mérilhou-Goudard : « Les sciences participatives : une dynamique à conforter ».

6

Les membres de NSS-D peuvent s’inscrire dans ces groupes par suite de l’adhésion de NSS-D à Alliss.


© NSS-Dialogues, EDP Sciences 2018

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