Issue |
Nat. Sci. Soc.
Volume 27, Number 2, Avril/Juin 2019
Dossier « Le groupe des Dix, des précurseurs de l'interdisciplinarité »
|
|
---|---|---|
Page(s) | 169 - 177 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/nss/2019032 | |
Published online | 23 August 2019 |
Dossier : Le groupe des Dix, des précurseurs de l'interdisciplinarité – Physics, philosophy and poetics at the end of the Groupe des Dix: Edgar Morin and Michel Serres on the nature of Nature★
Physique, philosophie et poétique à la fin du Groupe des Dix : Edgar Morin et Michel Serres sur la nature de la nature
Philosophie, Université Jean-Moulin-Lyon-3, EA4187 Institut de recherches philosophiques de Lyon,
Lyon, France
* Corresponding author: henryjdicks@gmail.com
Received:
2
November
2017
Accepted:
14
February
2019
This article argues that by the time of the Groupe des Dix’s dissolution in 1976, at least some of its members had departed significantly from the intellectual framework inherited from America’s Cybernetics Group. Focusing on two key publications of 1977, Edgar Morin’s La méthode, tome 1 : la nature de la nature and Michel Serres’s La naissance de la physique dans le texte de Lucrèce. Fleuves et turbulences, I show how the group’s two most philosophically oriented thinkers both broke with the “paradigm of the artificial machine” characteristic of cybernetics, developing in its place a new understanding of Nature centred on the figure of the vortex and the concept of self-production. This renewed understanding of Nature in turn entails an attempt to re-think the foundations of the life, human and artificial sciences via an original articulation of physics, philosophy and poetics.
Résumé
Dans cet article, nous montrons qu’au moment de la dissolution du Groupe des Dix en 1976, certains de ses membres avaient partiellement rompu avec la pensée cybernétique – héritée du Cybernetics Group américain – qui informait ses débuts. Une analyse de deux textes importants datant de 1977, La méthode, tome 1 : la nature de la nature d’Edgar Morin et La naissance de la physique dans le texte de Lucrèce. Fleuves et turbulences de Michel Serres, montre comment les deux penseurs les plus philosophiques du groupe ont su surmonter ce que Morin appelle « le paradigme de la machine artificielle » propre à la cybernétique pour développer une compréhension de la nature centrée sur la figure du tourbillon et sur le concept d’autoproduction. Chez Morin, cette pensée renouvelée de la nature s’appuie sur la pensée présocratique de la physis, et chez Serres sur la pensée lucrétienne de la natura. Nous montrons également que l’on peut interpréter les démarches de Morin et de Serres comme une tentative de dépasser la métaphysique, laquelle, de Platon à Norbert Wiener, comprend la nature par analogie avec la technique et donc comme fondée par un acte de la volonté. La compréhension renouvelée de la nature qui émerge dans les textes de Morin et de Serres implique également un nouveau fondement des sciences du vivant, de l’homme et de l’artificiel, qui prendra forme grâce à une articulation originale de la physique, de la philosophie et de la poétique.
Key words: technology / environment / physis / self-production / cybernetics
Mots clés : technologies / environnement / physis / autoproduction / cybernétique
© NSS-Dialogues, EDP Sciences 2019
Current usage metrics show cumulative count of Article Views (full-text article views including HTML views, PDF and ePub downloads, according to the available data) and Abstracts Views on Vision4Press platform.
Data correspond to usage on the plateform after 2015. The current usage metrics is available 48-96 hours after online publication and is updated daily on week days.
Initial download of the metrics may take a while.